29 septembre 2020

Première étude sur les rapports ESG au Maroc selon les Standards GRI, édition 2020

Par hassan Bouchachia

L’étude annuelle 2020 de Disklosure sur les rapports ESG est pleine d’enseignements.

Construite sur la base d’une évaluation des rapports ESG selon les 10 principes des Standards GRI, l’étude montre une forte sensibilité entre la taille des émetteurs et la maturité de la démarche RSE.

Globalement, à partir de 1 milliard DH de Chiffre d’Affaires, les entreprises affichent une meilleure maturité dans la divulgation des informations extra-financières.

Deuxième révélation de l’étude, les certification ISO (9001, 14001, 45001 et 50001) rendent l’exercice de Reporting ESG moins difficile. Cela est prévisible, ces normes de durabilité confèrent aux émetteurs une base de divulgation des informations ESG.

En quoi, dès lors, une divulgation serait un signe de bonne santé pour un émetteur.
L’idée est simple : un profit warning trouve son origine de moins en moins dans des facteurs financiers. Ces derniers, étant la face émergée de l’iceberg, la contre-performance financière est souvent la résultante d’une contre-performance non-financière.

Évidemment, une crise telle que celle provoquée par la pandémie du Covid-19 trône au sommet des facteurs non-financiers. Et il n’est pas exclu que des critères comme la dégradation des terres, la déforestation, la perte de biodiversité, la pollution de l’eau… soient, là, pour façonner les racines de la pandémie, provoquant potentiellement des souches de maladies infectieuses.

Soumis à des exigences de transparence de plus en plus contraignantes, les émetteurs gagneront à positionner l’ESG dans leur agenda. La logique est la suivante : plus les ruptures sociétales, technologiques et sanitaires redoublent d’intensité, moins l’ESG sera un gadget. L’ESG, tout comme les résultats financiers, doit être publié (divulgué) régulièrement pour rendre compte des performances, de la pertinence des enjeux de développement durable, des risques encourus et des opportunités identifiées.

L’introduction d’une matrice gravité-probabilité dans les prochains normes GRI (Universal) confirme l’importance d’un scan permanent des risques ESG. Car d’abord les risques (et opportunités) ne sont jamais isolés. Ils émergent et s’installent, de plus en plus rapidement, et ils sont fortement interdépendants. Car ensuite, la nature évolutive du risque non-financier rattrape les risques financiers plus rapidement que l’on pense, imposant une intégration progressive de l’ESG dans les pratiques et cadres de gestion des risques existants de l’entreprise.

Une fois (et même pendant) que l’entreprise traverse une crise, que fait-elle pour y faire face? Quelle mesures prend-t-elle pour la circonscrire, l’évaluation de son impact (financier, humain, social…) fait-elle partie de l’agenda de la Gouvernance des entreprises?

Cette étude montre le niveau de maturité du marché en matière de Reporting ESG. Et chemin faisant, elle fait valoir les approches de transparence et de divulgation des émetteurs envers leurs parties prenantes. Les experts de la communication financière ont eu raison de mettre l’accent, pendant le confinement, sur l’importance de divulguer les stratégies de sortie de crise post-Covid ainsi que les mesures d’atténuation dans les communiqués et les rapports financiers.

Ces entreprises peuvent faire plus : produire des rapports ciblés sur des problèmes spécifiques telles que ceux liées au Covid-19 en y incluant des déclarations fortes du top management. Le marché financier en a besoin pour se rassurer et la Société comme les régulateurs pourraient le réclamer.

Hassan Bouchachia
Disklosure
Lien de l’étude : https://performance-esg.ma