8 janvier 2021

Le rapport intitulé « point de non-retour » de Shareaction analyse la durabilité des gestionnaires d’actifs

Par hassan Bouchachia

A en juger par la formidable croissance du nombre de signataires des Principes pour l’Investissement Responsable (PRI), l’investissement durable est devenu un courant dominant parmi les gestionnaires d’actifs.

Sur la base des données récentes des PRI, il y a désormais plus de 2 500 signataires (dont plus de 2 000 gestionnaires d’actifs), représentant ensemble plus de 90 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion.

Si devenir signataire des PRI implique des engagements tels que l’intégration des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement, les pratiques réelles restent souvent insuffisantes. Cela suscite des inquiétudes légitimes des investisseurs sur le soi-disant greenwashing / ESG washing.

Trois évaluations récentes menées par des tiers permettent de lever le voile sur les pratiques de développement durable des gestionnaires d’actifs, en améliorant la transparence du marché.

Le «point de non retour» de Shareaction[1]

Ce rapport analyse 75 des plus grands gestionnaires d’actifs au monde détenant plus de 56 000 milliards USD d’actifs sous gestion. À l’aide d’un questionnaire aligné sur le TCFD[2], il évalue la gouvernance globale de l’investissement responsable, ainsi que trois domaines thématiques: le changement climatique, les droits de l’homme et la biodiversité.

Fait encourageant, 92% des gestionnaires d’actifs y ont participé. Cela démontre une forte volonté de s’engager dans l’industrie. Les résultats sont cependant mitigés. Allant de AAA («Gold Standard») à E («Retardataires»), seuls cinq gestionnaires – dont BNP Paribas Asset Management – font preuve de leadership dans le secteur, ayant obtenu la note «A».

Plus de la moitié – dont 50% sont signataires des PRI – appartiennent aux catégories inférieures «D» et «E». Cela comprend les six plus grands gestionnaires du monde. Sur le plan thématique, le score moyen en pourcentage va de 40% pour la gouvernance de l’investissement responsable à seulement 18% pour la biodiversité. Ce faible score souligne la nécessité d’améliorer les pratiques de biodiversité.

Seuls cinq gestionnaires d’actifs obtiennent la note «A», dont plus de la moitié se situant dans les deux dernières bandes de notation

Source: ShareAction, Juin 2020

Source : BNP-Paribas


[1] Rappot de Shareaction intitule: point de non-retour
[2] TCFD: Task force on Climate-related Financial Disclosures